Maltraitance envers les aînés et… Canicules : Préparons-nous pour l’été 2019

Auteur : André Lecompte, Président

Parution : Journal Clic Aîné | Volume 1 | Numéro 1 | 2019

L’été 2018 passera à l’histoire pour une saison où des records de chaleur ont été enregistrés accompagnés de taux d’humidité particulièrement élevés, rendant inconfortables nos déplacements. Même immobilisées, certaines personnes souffraient devant ces caprices de Dame-Nature. De plus, probablement que tous nos sujets de conversation ont été teintés de cette réalité à un moment ou à un autre. Heureusement, des appareils de climatisation ou de ventilation pouvaient rendre notre vie plus agréable lorsque cela était possible. Malheureusement, ce ne sont pas toutes les personnes aînées qui pouvaient bénéfi­cier de tels équipements.

Quel lien faire entre maltraitance et canicules me direz-vous ?

Depuis plusieurs années, nous avons été interpelés par tous les types de maltraitance envers les aînés et la plupart du temps dans une perspective plus individuelle. Que ce soit des cas de maltraitance psychologique (chantage affectif, humiliation, etc.), des cas de maltraitance physique (bousculade, alimentation forcée, etc.), des cas de maltraitance matérielle ou ­nancière (pression pour modifi­er un testament, transaction bancaire sans consentement, etc.), des cas de maltraitance sexuelle ( blagues ou insultes à connotations sexuelles, privation d’intimité, etc.), des cas de violation de droits ( déni du droit de choisir, de pratiquer sa religion, de vivre son orientation sexuelle, etc.).

Malheureusement, un autre type de maltraitance est apparu ayant des effets sur l’ensemble des résidents d’une organisation, celui-ci est venu compromettre fortement l’exercice des droits et libertés. Il s’agit de la maltraitance organisationnelle (services offerts de façon brusque, procédure administrative complexe, offre de services inadaptés, etc.). C’est dans ce contexte que nous faisons un lien entre maltraitance envers les aînés et canicules.

Les périodes de chaleur intense que nous avons connues au cours de l’été dernier ont eu des effets indéniables sur les personnes aînées dans plusieurs résidences. Ce ne sont pas toutes les chambres qui sont dotées de système de climatisation ou de ventilation dans la plupart des résidences. Certains édifi­ces ont été construits il y a plusieurs années où les canicules ne sévissaient pas autant et donc que la chaleur pouvait être davantage tolérable. D’après nos informations, il serait possible de faire installer dans certaines résidences des appareils de climatisation. Évidemment et malheureusement aux frais du locataire et cela viendrait s’ajouter aux coûts de location. Comme ce ne sont pas tous les résidents qui ont les moyens ­financiers de se procurer ce service, nous venons de créer deux classes de résidents : ceux qui ont les moyens ­nanciers de se payer un système de climatisation et peuvent vivre à l’abri de canicules et les autres dont les capacités ­nancières se limitent à payer les services de base et qui doivent supporter les inconforts découlant des périodes de canicule. De plus, la vétusté de certains établissements ne pourrait supporter l’installation de tels équipements, les systèmes électriques ne tiendraient pas le coup.

C’est là que la maltraitance organisationnelle prend encore tout son sens. Nous assistons, impuissants, devant des images véhiculées par les médias d’information montrant des personnes aînées accablées par la chaleur, eux qui pourtant devraient espérer mieux pour la dernière étape de leur vie.

Comment ne pas souhaiter que toutes les résidences publiques et privées soient dotées d’équipements adéquats pour faire face à des canicules comme nous avons connues au cours de l’été 2018.

Par ailleurs, les systèmes de climatisation comme nous les connaissons sont-ils toujours appropriés ? Car ceux-ci génèrent des gaz à effet de serre qui contribuent à augmenter le degré des températures. Nous savons qu’il existe des systèmes de chauffage et de ventilation qui procurent une température constante toute l’année durant et qui causent beaucoup moins de dommages environnementaux. Ex. : la géothermie.

Des chercheurs nous informent régulièrement du réchauffement climatique et des effets sur les personnes. Soyons en mesure d’y faire face et surtout ayons une pensée pour les ces personnes en situation de vulnérabilité, qui ont droit, elles aussi à un confort décent dans un milieu de vie agréable et mérité.